Protection gratuite pour les salariés des EHPAD et des particuliers-employeurs MAIS PAS pour ceux des Services d’Aide et d’Accompagnement à Domicile (SAAD).
Conviée le 22 octobre par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), au Ministère des Solidarités et de la Santé, pour une réunion de suivi de la crise sanitaire, la Fédésap a fait part de sa stupéfaction quant à l’annonce d’un traitement différencié entre les professionnels intervenant en EHPAD ou en emploi direct et les 400 000 auxiliaires de vie des SAAD.
Seuls les professionnels des EHPAD ou en emploi direct bénéficieront de la prise en charge gratuite des masques de protection. Mieux, ces derniers bénéficient de 50 masques par mois retirables en pharmacie sur simple présentation de leur contrat de travail et/ou de leur bulletin de salaire.
La Fédésap réclame un traitement identique sur TOUS LES TERRITOIRES et pour TOUS LES PROFESSIONNELS de l’Autonomie.
Après les primes différenciées en fonction du département d’intervention et une revalorisation salariale qui suit le même chemin, cette nouvelle annonce fait s’interroger sur la réelle volonté gouvernementale de promouvoir un nouveau système inclusif tourné vers le Domicile
Dans l’attente du « Laroque de l’Autonomie » et d’une loi d’envergure sur le grand âge, le secteur du Domicile déplore les écarts entre un discours politique volontariste en faveur d’une meilleure prise en charge à domicile et les actes, qui passent au préalable par la moulinette des arbitrages financiers du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2021 :
- Revalorisation des métiers : 1,4 milliard d’euros par an pour les EHPAD contre 200 millions pour les acteurs du domicile (certes, à compléter par les départements, mais dont les finances sont exsangues) ;
- Primes : entre 1 000 à 1 500 euros pour tous les salariés en EHPAD contre une prime de 150 à 600 euros pour les salariés du domicile dans 80 départements (sur 101) (cf. : étude à venir de la Fédésap) ;
- Masques : gratuits pour les EHPAD et les salariés des particuliers-employeurs, mais payants pour les SAAD. Le recrutement, principale difficulté rencontrée par les SAAD, prend ici un virage particulièrement complexe.
En attendant le lancement du « Laroque de l’Autonomie », le discours inaugural s’avère dès à présent très amer.