Très durement impactée par le Covid19, la garde d’enfants à domicile pourrait contribuer activement à « l’effort de guerre » sous l’impulsion des pouvoirs publics
Faire de la garde d’enfants à domicile (GED) une réponse complémentaire et adaptée aux parents des professionnels qui interviennent en 1ère ligne
Les acteurs de la GED subissent très lourdement les conséquences de la crise du Covid19 notamment suite à la fermeture des écoles et du confinement d’une grande partie de la population active : la perte d’activité s’élève à plus de 96%. C’est donc tout un pan du secteur des Services à la Personne, qui recrutait et formait activement via l’alternance, qui s’est arrêté, du jour au lendemain, sans solution alternative.
Suite aux premières mesures de soutien aux parents d’enfants de soignants et d’auxiliaires de vie (AVS) mobilisés en 1ère ligne, la Fédésap avait demandé à ce que la GED soit reconnue et mise à disposition de ces derniers afin de proposer une solution complémentaire, adaptée aux caractéristiques de ces professionnels : travail de nuit – astreinte – déplacements… Ce dispositif permettrait également d’assurer un rôle préventif renforcé en assurant à ces professionnels un accompagnement individualisé de leurs enfants.
Ces solutions opérationnelles et adaptées sont d’ailleurs déjà mises en place de manière aléatoire sur certains territoires, puisque les 4% de l’activité de GED restants le sont au profit de parents d’enfants de soignants.
Afin de faciliter et d’encourager le déploiement de ce type de solutions, la Fédésap demande :
- La mise en place par la CNAF de CESU « garde d’enfants à domicile » pour les enfants de soignants et d’Auxiliaires de vie mais également pour tous les professionnels œuvrant en 1ère ligne : hôtesses de caisse, professionnels de la propreté, commerces de proximité, médecins de ville…
- La mise en place d’une procédure permettant aux structures de GED de pouvoir avoir accès aux stocks de masques leur permettant de sécuriser l’intervention de leurs salariés et la santé des enfants et de leurs parents.
Penser la GED comme un formidable outil adapté à la reprise économique en sortie de confinement
Dans le cadre des réflexions sur la reprise de l’activité professionnelle et du déconfinement progressif annoncé par le Président Macron, une des clefs de réussite sera de permettre aux parents de disposer d’un mode de garde adapté à leurs besoins.
Or, à l’heure actuelle, il est fort à parier que le système scolaire, l’offre en accueil collectif et la volonté des parents, nécessitent des réflexions sur l’adaptation de l’offre d’accueil du jeune enfant. Réflexion d’autant plus importante que le manque de soutien de la CNAF aux acteurs de la GED ne permet pas une pleine reprise du travail d’une grande partie des salariés, parents de jeunes enfants.
C’est pourquoi, dans un souci d’équité de traitement, à l’instar des dispositifs mis en place par la CNAF pour soutenir les EAJE et les Assistantes Maternelles, la Fédésap demande deux mesures fortes pour accompagner les structures de GED pendant la crise et pour faire de ces dernières, un formidable outil de rebond économique en vue du déconfinement progressif à venir et un atout indéniable au respect de la distanciation sociale recommandée par le Gouvernement dans le cadre de sa politique sanitaire :
- Un plan de sauvetage de l’activité de GED par un mécanisme de compensation fort de la perte d’activité des structures de « garde d’enfants à domicile » qui sont pour le moment les grands oubliés de la politique de la CNAF : sans un soutien fort des pouvoirs publics, c’est tout un secteur qui risque de transformer de l’activité partielle en licenciements économiques dans les semaines à venir, ce qui n’est pas souhaitable pour les finances publiques.
- La mise en œuvre d’une réflexion globale sur une offre d’accueil adaptée à la reprise d’activité :
- Le temps du confinement, pour les enfants de tous les parents mobilisés en 1ère ligne.
- Lors de la période de déconfinement et de retour à l’emploi de tous les parents, par un soutien financier accru, franc et massif jusqu’à la fin de l’été, aux familles qui doivent faire prendre en charge leurs enfants en GED.
Il est pourtant aisé de comprendre que ces mesures permettraient de soutenir des emplois pérennes et à forte valeur sociale ajoutée au détriment du financement de mesures de chômage ou d’arrêt maladie, voire d’éviter un retour en force du travail non-déclaré.
La Fédésap